Tac au Tac est une émission de télévision diffusée entre 1969 et 1975 . Imaginée, réalisée et présentée par Jean Frapat , elle rassemblait quelques dessinateurs de BD ou de caricature de presse. Coopérant ou s'affrontant, les invités se livraient à des dessins improvisés, souvent collectifs, encadrés par des contraintes . Le principe de l'émission a été ensuite repris dans la plupart des festivals de bande dessinée.
Lors de chaque enregistrement, un petit nombre de « jeux » est proposé aux invités. Il s'agit en fait de quelques règles qui constituent le cadre de la performance, seules contraintes dans lesquelles se déploie l'improvisation du dessin. Ces règles s'inspirent ouvertement des contraintes artistiques volontaires que se fixent les surréalistes ou les oulipiens* dans leurs jeux d'écriture. Un parallèle peut être établi avec d'autres types d'improvisation, notamment musicales et théâtrales, qui prisent particulièrement ce genre d'exercices .
Claire
Bretecher
1975
Le piège : un invité dessine un de ses personnages fétiches en plusieurs exemplaires, ses confrères doivent ensuite le mettre face à une difficulté en dessinant un piège (un trou sous ses pieds, un pot de fleur qui tombe, un lion qui menace...) ; le premier dessinateur revient pour sauver ses personnages à l'aide d'un autre dessin. Cet exercice mobilise le couple problème/résolution, classique en improvisation théâtrale, et fait travailler l'inventivité.
L'escalade : les invités complètent successivement un dessin commun, ajoutant tour à tour des éléments qui modifient la situation.
Le dessin en parallèle : deux couples d'invités disposés séparément se proposent successivement des éléments à dessiner par les deux groupes (les partenaires d'un même groupe se remplaçant au fur et à mesure sur un dessin commun). Ainsi, à la fin, les deux groupes ont eu exactement la même liste d'éléments à dessiner. Cependant, quand les deux versions sont révélées, elles sont rarement identiques.
Le cadavre exquis : dans cet exercice directement inspiré du jeu surréaliste original les invités dessinent à tour de rôle, de gauche à droite sur une même feuille, mais chaque artiste replie la feuille après avoir dessiné ce qui ne laisse à voir au suivant qu'une toute petite partie du dessin précédent. À la fin, l'ensemble est dévoilé.
Jean
Giraud
dit Gir 1975
Lors des émissions diffusées, l'ambiance est assez décontractée. Il y a très peu de paroles . On entend quelquefois les dessinateurs chuchoter ,rire ou commenter les réalisations des uns et des autres. Même dans les jeux de confrontation, on ne trouve pas vraiment d'esprit de compétition, plutôt une impression d'émulation, d'excitation partagée dans la participation à cette expérience.
Toutes les émissions sont le résultat d'un intense
travail de montage. En effet, comme rappelé par Jean
Frapat le 4 octobre 1975, le travail de plus d'une heure
est découpé et restitué en un épisode de 15 minutes en
moyenne. l'émission est entrecoupée de passages de musique
électronique. La musique occupe une place particulière
pour accompagner les scènes de dessin
Observer ces grands dessinateurs se prêter au jeu de la
joute graphique est 40 ans après extraordinaire . En
improvisant, chacun y met de son idée géniale, farfelue ou
encore osée : l'un commence fort, l'autre réplique,
le troisième hésite et le dernier met tout le monde
d'accord en s'inspirant de ses camarades. La
complémentarité et le décalage des visions d'artiste
créent de nombreux rebondissements. Malgré une courte
durée un suspense apparaît : Qu'est en train de réaliser
Roba? Comment Franquin va répondre? Et ils savent bien en
jouer, ils dessinent comme ils racontent une blague, en
plantant le décor, en introduisant les personnages et en
finissant magistralement par le coup de crayon qui donne
un sens au tout; la chute.
Sources : d'après wikipedia – Ina.fr
Publication des premiers extraits le 29 janvier.
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