JACQUES LE ROUX (1923-2009)

L’église de Landes-le-Gaulois est la seule église en France permettant d’accéder à l’œuvre monumentale et religieuse de Jacques Le Roux (1923-2009), un peintre « écriturien », ainsi qu’il se nommait lui-même, grâce aux œuvres qu’il a réalisées sur les voûtes de l’abside et du chœur et sur les parements de l’autel.

Ces œuvres, fruit d’une longue maturation, furent réalisées au cours des années 1993-94 et inaugurées en 1995.

L’œuvre picturale proprement dite de Jacques Le Roux est visible au musée Chintreuil à Pont-de-Vaux (Ain) qui lui consacre deux salles. En 2011, la directrice du musée, madame Nelly Cathrin a organisé une exposition, en hommage au peintre disparu deux ans plus tôt, intitulé « Passeur de Mémoire ». A cette rétrospective se sont associés des peintres calligraphes de renom qui se déclaraient redevables, à divers titres, de Jacques Le Roux.

Nous avons alors demandé à Mme Nelly Cathrin si, à l’issue de cette exposition, il serait possible de nous prêter quelques unes des œuvres concernées à l’occasion des journées du patrimoine.

Le but que nous nous proposions était de faire connaître un univers onirique, une œuvre singulière avec sa technique si particulière et, par là même, d’accéder à une meilleure compréhension du témoignage qu’il a inscrit sur les pierres de notre église. C’est ce lien que nous nous sommes efforcés d’établir au cours de ces journées du Patrimoine.

Madame Nelly Cathrin a eu la grande obligeance de nous prêter 42 œuvres que nous avons pu exposer, dont une dizaine sont celles d’artistes contemporains. Sur cette page, nous ne présenterons que les travaux de Jacques Le Roux.

BIOGRAPHIE

par Thierry E Garnier – avril 2003  


Jacques Le Roux est né à Nice le 11 janvier 1923. Initié très jeune à la chimie, par son père pharmacien, il se passionne en secret pour les techniques permettant de retrouver les recettes de fabrication des encres de l’antiquité et du Moyen Âge ainsi que tout ce qui touche aux pigments naturels permettant d’enrichir ces bases. C’est à travers l’étude des enluminures et des manuscrits d’archives que Jacques Le Roux entend, par petites touches, murmures évocatoires, résurrections des encres amnésiques, becs de plumes immaculées et papiers à vif, renouer les liens d’une mémoire ancestrale, celle de l’écriture tout entière et par-delà, celle de l’occident chrétien.
Peintre, Jacques Le Roux l’est assurément, depuis toujours pourrait-on dire, puisqu’il entra en peinture comme certains entrent en religion. En effet, à Paris, en 1937, il n’a que quatorze ans lorsqu’il pénètre pour la première fois dans l’atelier du peintre Louis Biloul. L’odeur de la térébenthine mêlée au climat de l’atelier l’imprègnent à jamais. Dans l’immédiat après guerre, il rencontre André Breton, côtoie le mouvement surréaliste, sa peinture s’en ressent, expose avec Miró, Picasso, dans les galeries parisiennes. Puis c’est l’aventure personnelle, création et achèvement d’une typologie plastique confectionnée autour du thème de l’écrit et puisant profondément ses racines dans les antiques traditions d’Extrême-Orient, égyptiennes ou mayas. Hors des sentes encombrées des poseurs, cet artiste authentique ne se veut pas calligraphe, au sens strict du terme, mais "écriturien", un néologisme créé par lui, apte - c’est nous qui le soulignons - à rassembler en un mot tant de connaissances éparses, de poésie pure et surtout, d’humilité vraie. Peintre, écriturien donc, mais aussi grand poète, talentueux dans le choix et l’expression des mots, Jacques Le Roux sans fards ni apprêts, en toute innocence, nous invite à le suivre, à pénétrer avec lui le cours du temps, de l’instant seul devrais-je dire, car son amour de l’éphémère nous permet de cheminer, grâce à lui, au milieu des bambous, happé par la magie des paroles prononcées par la plume, à fleur de papier.


Alchimie des encres, chimie des mots. Ou est-ce le contraire ? Le secret, soyons-en sûr, est bien gardé par les plumes enchantées de Jacques Le Roux, l’oiseleur poète, l’archiviste des mémoires oubliées.

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Monsieur Le Roux

Vous habitez les mots à l'horizon de la fenêtre
d'où vient toute lumière.
Se souvenir

de vos silences effervescents
comme de vos paroles passionnément écoutées,

c'est humblement savoir
que cette richesse nous a été donnée.

Vous êtes dans l'inaccessible repli de nos
consciences la cardinale liberté

de nos cieux démesurés, fracassés ou sereins.
Vos chemins d'intériorité et de lumière,

tissés de géométrie silencieuse et magique
portent en des replis secrets

le temps sédimenté, revisité et vivant
que vous n'avez cessé de nous offrir

dans votre atelier et vos granges,
avec la complicité de Claude

autour d'un pain d'épice
et sous l'aura de vos bambous.

Fragments de vie et de territoires
à la fois si proches et si lointains,

marelles colorées de notre enfance,
héritage « Des pages et des Jours »

intemporels liens
passeport de notre imaginaire et de nos rêves…

Que mon encre coule en mes remerciements


Mâcon, Février 2011

Marie Papillon


N.B. Marie Papillon est une arstiste calligraphe vivant à Mâcon.

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